Discours Chiite de l’Islam Politique (2)

Le soulèvement du peuple iranien contre la monarchie des Pahlavi a fait découvrir à un large public dominé par le clergé chiite. Le clergé chiite retrouve une place prédominante sur l’échiquier politique iranien dans une certaine mesure grâce à la dictature imposée par les Pahlavi, en effet, peut interdire et réprimer les partis et organisation laïques, mais ne peut s’opposer facilement aux agents et appareils idéologiques de la religion; la mosquée devient le refuge de nombreux Iraniens et la force de sécurité ne peut y intervenir.

C’est au nom de l’indépendance nationale que le clergé chiite s’oppose au régime du Chah, Mohamad Reza Pahlavi, auquel il reproche une stratégie de développement qui a accru la dépendance du pays ‘a l’égard de l’Occident et en particulier des Etats-Unis.

L’Ayatollah Rouhallah Khomeini, à la tête du clergé radical, considère la foi en Islam et justifie à elle seule tout le mouvement révolutionnaire. Son soutient populaire n’est que la reconnaissance de sa légitimité. Khomeini estime que c’est vers l’Islam qu’il faut se tourner pour trouver de nouvelles formes de gouvernement: la République islamique n’est pas fondée sur un contrat, mais un acte de foi, la loi y est l’ordre de la charia.

Aussi, la Constitution proposée par Khomeini n’est pas de dégager un consensus, un texte qui légitimerait et délimiterait l’action des gouvernements futurs, mais il demande « l’unité d’opinion, l’unité d’expression, l’unité d’action »–c’est ce qui l’amène à objecter aux intellectuels laïques qui réclamaient de la démocratie.

Le system économique proposé par l’entourage de Khomeini n’est ni fondé sur les lois du marché et de la concurrence, ni la planification et le contrôle des activités économiques par l’Etat, mais sur la moralité: moralité des motivations et moralité dans les échanges. C’est l’esprit simpliste calqué des rapports pré-capitalistes de une communauté musulmane « umma » qui est présidé á la mise au pied par des économistes islamiques.

L’islamisme chiite en Iran aussi remet en relief d’autre discours de l’Islam politique. Bien que le chiisme soit, comme le sunnisme, une interprétation orthodoxe de la révélation coranique, qui a aussi pris forme dans les luttes autour du califat, il est schématiquement plus sectaire.

les chiites refusent que le quatrième calife. Imam Ali, cousin et gendre du Prophète Mohammad, soit écarté du califat en 657 par Mu’awiya, gouverneur de Syrie. Les chiites distinguent le califat, pouvoir temporel, de l’imamat, mission de guider la communauté, confié à Ali et ses descendants. Qu’ils dirigent ou non la communauté, les imams n’en ont pas moins la légitimité ; même si le calife sunnite est le chef visible de l’Etat musulman, son pouvoir ne met pas aucunement en cause la réalité de l’imamat.

D’où ce sentiment que tout pouvoir temporel qui s’oppose aux imams est illégitime et usurpateur.

Pour l’Islam chiite, le chah, pourtant chiite croyant lui-même, prendrait le visage de Yazid, l’assassin des descendants d’Ali. Cette légitimité d’imamat entraîne le développement de toute une hiérarchie parmi laquelle les chiites choissent leur guide spirituel et par lequel ils rattachent au message transmis par Ali et ses descendants. D’où cette hiérarchie commence en terme général entre les sayyeds (prétendus descendants du Prophète), non sayyeds, et puis dans la hiérarchie de clergé, ce sont les mollahs, les hodjatolislam et les ayatollahs qui constituent les rangs de la hiérarchie chiite.

Le discours chiite de l’Islam politique est très lié la hiérarchie chiite et ces conséquences sectaires, ce qui resulte:

–Suspicion à l’égard de tout pouvoir d’Etat, toujours susceptible d’être assimilé à l’usurpateur et l’ennemi de la « maison » du Prophète. –Apparition régulière, au sein de la hiérarchie chiite, et choisi par le consensus de l’imam (politiquement représenté par le Leader Suprême), d’un ayatollah suprême lieutenant de l’imam disparu (depuis plus de mille ans) et lui-même désigné comme guide.

–Importance exceptionnelle de la martyrologie dans la conscience populaire. Le chiisme accorde au témoignage du martyr un rôle fondamental et, le peuple chiite vit chaque année au rythme des commémorations des martyrs de Karbela.

–Attente du retour de l’imam disparu (Mahdi), où s’épanouira une société équitable pour les saints et les justes. Cela a pour objet une politique qui va à l’encontre de cette réapparition.

Ce sont ces traits religieux qui sont hostiles à un pouvoir laïque, démocratique, fédératif pour n’est pas être ennemie de l’Islam.

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