Après la réélection frauduleuse du président Ahmadinejad du 12 juin 2009, la répression a été particulièrement violente contre le soulèvement du peuple iranien à travers le pays. Selon le gouvernement, plusieurs dizaines des manifestants anti-gouvernementaux ont été tués, des centaines blessées, et plusieurs centaines arrêtées par les forces gouvernementales. Sources de l’opposition estiment la perte de plusieurs centaines de morts durant les manifestations ou sous la torture après leurs arrestation depuis l’annonce du résultat des élections contesté d’Ahmadinejad.
Le régime islamique a sans ambages recours à des interrogations prolongées et douloureuses pour extirper de fausses confessions aux figures d’opposition « réformatrice », des militants politiques, des journalistes, et plusieurs centaines de manifestants. Selon des témoignages recueillis par l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), “Les autorités iraniennes pratiquent des interrogatoires prolongés et violents, avec coups, privations de sommeil et menaces de torture, pour obtenir de fausses confessions”, affirme dans un communiqué l’organisation basée à New York, qui a recueilli les témoignages de plusieurs détenus.
Selon la HRW, ces aveux sont destinés à soutenir les accusations du régime affirmant que les manifestations sont appuyées par des puissances étrangères et visent à renverser le régime par une révolution veloutée — ce qui a été fait dans certains pays du bloc de l’Est. Les procès des opposants, forçant à faire de faux aveux sous la contrainte et la torture, visent aussi à sacrifier certains politiciens consommés–anciens ministres, vice-présidents, théoriciens — pour limiter les dégâts pour le régime. Il est évident que ces procès, semblables a ceux sous Staline, sont dérisoirement tramés.
Une prison des mollahs qui était peu connue jusqu’à il y a peu de temps s’appelle Kahrizak. Elle fut en effet un entrepôt de fruits et de légume au sud de Téhéran et puis transformé en prison de fortune. Les cellules sont des containers métalliques avec un petit orifice pour aération qu’il faut se partager l’accès pour pouvoir prendre la respiration. Kahrizak a servie de camp de détention et frappe par la cruauté de ses geôliers. Les manifestants sont détenus par groupes de 40 à 60 personnes dans des cellules 30 mètres cubes. Les quelques rescapés ont fait état des supplices endurés par les prisonniers. Constamment roués de coups avec des bars de fer et des fouets métalliques sur les parties sensibles du corps, ils sont brûlés avec de l’eau bouillante qu’on déverse sur eux. Au moins une vingtaine de prisonniers ont péri sous la torture et viol dans cette prison où la barbarie a atteint son comble.
Parmi de nombreux témoins, un jeune manifestant a rapporté son témoignage à magazine Paris Match sur Kahrizak: ” On s’est retrouvés debout, serrés comme des sardines, dans des sortes de conteneurs par plus de 40 degrés, pendant deux jours, sans toilettes, sans eau ni nourriture, avec des rats. Quand nos gardiens Bassidji (la milice du régime) nous ont fait couler de l’eau à travers la porte, nous avons été obligés de laper le liquide comme des chiens. C’était dégueulasse: des saletés et surtout du sang. Car nous étions sanguinolents, battus avec des gourdins, le visage démoli. On a toutes les dents cassées. Moi je n’entends plus d’une oreille. Mais je suis mieux loti que des camarades qui sont morts.”
Selon Reza Yavari, un autre prisonnier libéré après la fermeture de Kahrizak : « Dans notre cellule, des gens tombaient dans le coma. Quand l’un d’entre eux est mort, on a protesté, nos geôliers, des voyous du régime en civil (Lebas shakhsi) sont revenus, ont cassé les ampoules électriques, brandi le cadavre, braqué des torches sur nos visages: ” On va vous enculer, vous tuer, c’est les ordres!” Ils ont attrapé un jeune de 16-17 ans, l’ont cogné comme des fous, certains ont protesté, ils leur ont infligé le même traitement. Le lendemain matin, quatre d’entre nous avaient succombé. “
Jeunes personnes, hommes / femmes, ont subi des viols sexuels dans ce camp de détention, elles se comptaient plusieurs dont les témoignages ont été recueilles par l’organisation des droits de l’homme. Les conditions de torture et viol étaient tellement scandaleuses que le régime était obligé de fermer cette prison sous la pression de responsables du régime dont les enfants y ont péri après avoir été arrêtés dans les manifestations post-électorales.
Tout le monde en Iran est encore sous le choc. Le régime islamique qui a fait campagne contre des humiliations sexuelles subies par nombre d’Irakiens dans la désormais célèbre prison de Abou Gharib, utilise lui-même viol sexuel comme une méthode routine contre ses prisonniers politiques.
Depuis l’installation du régime islamique, viol est pratiqué non seulement pour humilier et torturer les prisonniers politiques mais aussi avant exécuter une jeune fille. Ce viol date des années 1980, lors des grandes purges des prisonniers politiques. À l’époque, sous le ” Fatwa » (degré religieux) de Ayatollah Khomeiny, les geôliers du régime systématiquement violaient les jeunes prisonnières avant leur exécution. Le viol est justifié par une l’idée qu’il est interdit d’exécuter une jeune femme si elle est vierge. Par conséquent une cérémonie de ” mariage ” est menée la nuit précédant l’exécution: la jeune fille est forcée d’avoir des rapports sexuels avec un gardien de prison, en clair elle est violée par son ” mari. “
Le viol des hommes par les geôliers est pourtant pour démoraliser, humilier et torturer afin de les forcer à la soumission. Dans la guerre que le régime islamique mène depuis 30 années à toutes les voix discordantes, les prisonniers d’opinion sont toujours les premières victimes du régime. Dans les trente dernières années, la somme totale des prisonniers politiques se compte par centaines des milliers dont quelques dizaines exécutés jusqu’ aujourd’hui.
À peine la colère des iraniens au sujet des élections frauduleuses atténuée, voilà qu’une affaire humiliante de viol et d’agression sexuelle vient à nouveau les secouer et rappeler à ceux qui doutent encore la triste réalité du peuple iranien sous le joug des mollahs.
Bien que les agressions sexuelles soient des pratiques courantes dans les prisons politiques et depuis l’installation de la république islamique en Iran, elles ont été toujours cachées par l’ensemble de la classe dirigeante, y compris les ” réformateurs “. Le viol des manifestants devient soudainement une arme politique dans les mains des « réformateurs » contre le gouvernement ” illégitime ” de président Ahmadinejad. Il est clair que les candidats soi-disant réformateurs, Mr. Mousavi, le premier ministre des années 80 et mollah Karrubi, l’ancien président du parlement, ont étaient eux-mêmes impliqués dans tous les crimes du régime, y compris le viol systématiquement pratiqué dans ces années sanglantes.
Pourtant, comme une fuite en avant, Ahmadinejad, ce président ” illégitime ” qui ne représente qu’une poignée de mollahs corrompus, va se rendre le 23 Septembre prochain à l’ONU pour défendre la légitimité de son régime totalitaire. L’ONU, baptisée par le Général De Gaule, pour ses incompétences dans les années 60, ” le machin “, continue ses incompétences en hésitant à prendre des mesures adéquates contre le régime islamique qui a perdu toute légitimité à la maison, alors que le peuple iranien résiste au prix des viols, torture, et leurs vies.