A 72 ans, Mehdi Karoubi est un religieux réformateur, atypique. Jadis proche du fondateur de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khomeyni, et candidat malheureux à l’élection présidentielle du 12 juin, où il est arrivé troisième derrière Mahmoud Ahmadinejad et l’autre candidat appuyé par les réformateurs, Mir Hossein Moussavi, il s’est imposé au fil des mois comme le porte-parole le plus pugnace de la contestation.
Courageux, cet ancien président du Parlement a été le premier à dénoncer tortures et viols de manifestants en prison. Son insistance a obligé le pouvoir à fermer la prison emblématique de Kahrizak, où des cas de mort suspecte avaient été dénoncés. Une commission d’enquête a même été créée. M. Karoubi a été mis en accusation par les fondamentalistes au pouvoir, et un dossier constitué à son encontre, transmis au bureau du procureur révolutionnaire.
A la veille de la Journée des étudiants, lundi 7 décembre, au cours de laquelle l’opposition voulait se faire entendre à nouveau, Le Monde lui a fait parvenir quelques questions en Iran. Voici ses réponses.