Lundi dernier, à l’occasion de la « journée des étudiants », on a vu plusieurs milliers de jeunes manifester dans les rues de Téhéran. La journée des étudiants, c’est un jour de commémoration depuis le 7 décembre 1953, jour de la mort de 3 étudiants tués par la police du Shah lors de manifestations anti-américaines. Lundi dernier, l’opposition au président Ahmanidejad avait appelé à se joindre au mouvement étudiant.
C’était une échéance importante parce que la répression du régime avait réussi à empêcher toute manifestation de l’opposition depuis de longues semaines. Assiste t-on à un réveil de l’opposition au régime 6 mois après la réélection ô combien contestée de Mahmoud Ahmanidejad ? Ou bien est-ce la jeunesse qui prend aujourd’hui le relai de la contestation politique ?
Pour aborder ces questions, nous avons aujourd’hui un dispositif original : deux journalistes qui ont vécu à Téhéran nous parlent de la situation d’aujourd’hui. L’un est un journaliste indépendant, suisse, Serge Michel, qui a longtemps été correspondant en Iran pour des journaux européens. Il a obtenu le prix Albert Londres en 2001. L’autre est un jeune homme franco-iranien, Armin Arefi, qui, à 25 ans, vient de nous livrer un premier texte, Dentelles et tchador , le récit des deux ans qu’il a passé à Téhéran de 2005 à 2007.