Nos Erreurs

L’alliance d’une partie de l’intelligentsia iranienne avec Khomeiny et la bourgeoisie traditionaliste de bazar entre 1978 et 1983 pour s’opposer au Chah, puis contre les opposants au régime islamique n’était pas planifiée ni soutenue par une grande majorité silencieuse d’intellectuels iraniens. Cette alliance fut plutôt exprimée par des tendances gauchistes, mossadéghistes et, plus particulièrement, par un spectre des musulmans politiques.

Bien que cette alliance fut funeste et contre-nature, elle n’eut pas de
poids réel sur le résultat final des soulèvements massifs. En réalité
les complices ne se comptaient que par plusieurs centaines de milliers,
face à quelques millions qui soutenaient farouchement Khomeiny.

En somme, la révolution islamique de 1979 ne fut pas le fait de
l’alliance de l’intelligentsia avec Khomeiny, Les islamistes furent
assez forts et bien organisés pour achever une telle révolution.

La chute du chah fut inévitable. Même ses alliés occidentaux le
savaient et, pour en profiter, tout en évitant le pire, qui semblait
être la mainmise de l’URSS sur la révolution, ils aidèrent les mollahs
à remplacer le régime du Chah. Les Occidentaux ont espéré que les
libéraux, du Front national, seraient finalement les maîtres du pays –
ce qui fut un échec.

Pourtant, l’intelligentsia aida les mollahs dans la phase initiale à
établir un régime solide au bonheur des mollahs et de leurs alliés
nantis traditionalistes du bazar.

L’idée de l’alliance fut de considérer le mouvement islamiste comme un
mouvement “progressiste” et ” anti-impérialiste” qui défendait les
intérêts des opprimés. Cette position fut adoptée par une partie de la
confédération des étudiants iraniens (SIS) en Europe ainsi que par le
parti Toudeh, pro-Soviétique.

Du fait des aléas politiques, des milliers de membres et de
sympathisants intellectuels laïcs, avec les Moudjahiddines du peuple,
islamistes de gauche à l’époque, soutinrent la révolution islamique
dans sa phase initiale. Le parti Toudeh, toujours inféodé aux Big
Brothers de Moscou, continua son soutien quasi inconditionnel, jusqu’à
ce que le régime se tourne contre lui, en 1983.

Cette gauche perplexe qualifie sélectivement le mouvement islamiste de
“petite bourgeoisie progressiste”. Fascisme, misogynie, obscurantisme,
qui sont les traits traditionnels des mollahs en Iran, sont
complètement ignorés. En réalité, la gauche iranienne n’est pas
parvenue ni à identifier le caractère politique du mouvement islamiste,
ni sa position de classe, ou à définir ses rapports avec le capital,
l’Etat et l’impérialisme, d’un point de vue marxiste.

Nos laïcs, frustrés et plutôt obsédés par la haine du chah qu’un
changement démocratique de son régime, se sont réduits au niveau
réactionnaire des mollahs, de telle façon qu’ils ont oublié que
l’ayatollah Khomeiny n’était qu’un mollah rétrograde, peu éduqué, et
farouchement anti-femme.

Khomeiny a décidé de revenir 1400 ans en arrière, à l’époque où les
califes régnaient encore sur des communautés islamiques selon les
règles de la charia. Il avait rêvé depuis longtemps d’une telle société
archaïque. Le problème de Khomeiny avec le chah s’est uniquement résumé
au rôle de l’islam dans la société. Il s’est élevé en 1963 contre les
réformes agraires et surtout contre le droit de vote accordé aux femmes
par le chah.

L’illusion à laquelle mena facilement l’alliance de nos intellectuels
avec les islamistes fut la construction d’un front commun visant à la
chute de la dictature du chah à tout prix, sans se rendre compte du
pire, car tous les signaux d’une nouvelle dictature étaient déjà
présents.

Meet Iranian Singles

Iranian Singles

Recipient Of The Serena Shim Award

Serena Shim Award
Meet your Persian Love Today!
Meet your Persian Love Today!